(english follows)
Romanticisé par Hollywood et exploité par les médias comme un divertissement, la mafia est une écologie de symboles, d’archétypes masculins forts, et de jeux de moralité. Silver Has No Shine for Magpies, une contre-narration introspective de la mafia, examine notre attraction culturelle pour le mythe, le spectacle et les courants psychologiques de la pègre réelle et fictionnelle.
Ayant longtemps vécu dans les Laurentides du Québec, épicentre de la mafia Italo-Canadienne, m’a fait prendre conscience de notre fétichisation des crimes liés à la mafia, les distançant de crimes dits “normaux”. Ici, les gens qui croisent le chemin de mafiosos connus, sur les terrains de golf ou dans les restaurants, les décrivent comme des gentlemens plutôt que des tueurs de sang-froid. Un meurtre n’est pas qu’un meurtre, c’est une vendetta, un crime noble pour défendre son honneur. Dans le contexte Nord-Américain, les patrons du crime organisé et leurs associés sont vus comme des travailleurs acharnés, des entrepreneurs qui cherchent à avoir leur part du gâteau dans une société familière mais moralement compromise. Les drames violents de la mafia sont des tragédies anciennes réfractées dans le monde moderne.
Ce projet mêle la mafia du Québec, réelle mais peu connue, avec la mafia fictionnelle du New Jersey, de la série culte Les Sopranos. Obsédée par le spectacle qui séduit et corrompt, je rassemble poétiquement paysages, photos vernaculaires, images trouvées, et performance. Ici, créer un récit linéaire célébrant le sacré et le profane ne m’intéresse pas tant que d’excaver des psychodrames ambigus pour faire jaillir des émotions occultées. Je crée un univers où fait et fiction sont entrelacés, dans lequel les fragments narratifs, couleurs chatoyantes, mythes contemporains, et antihéros déchus miroitent nos désirs interdits.
Romanticized by Hollywood and exploited by the media as entertainment, the mafia is an ecology of symbols, strong masculine archetypes and morality plays. Silver has no Shine for Magpies offers an introspective counter-narrative of the mafia by observing our cultural attraction to the myths, spectacle and psychological undercurrents of the fictional and real underworld.
Living in the Laurentians of Quebec, the epicenter for the Italian-Canadian mafia, made me aware of how we fetishize mafia-related crimes from “regular” crimes. Here, people who cross paths with well-known Mafiosi, on golf courses or in restaurants, describe them as gentlemen, not cold-blooded killers. Murder isn’t just murder, it’s a vendetta, a noble act defending honor. In the North American context, the crime bosses and their associates are seen as immigrant strivers and entrepreneurs trying to get their piece of the pie in a morally compromised but familiar society. Mafia dramas are ancient and violent tragedies refracted in a modern world.
My project weaves in the real but little known mafia of Québec with the fictional mafia of New Jersey, from the cult TV show The Sopranos. Obsessed with the ways spectacle can seduce and corrupt, I create immersive installations that poetically weave landscape photography, snapshots, found imagery, and performance. I am not interested in linear narratives that celebrate the sacred and profane but rather excavate ambiguous psycho-dramas where imagination is fundamental to fill in the gaps and decipher occulted emotions. It is a project of complexity, not distillation. I create a universe where fact and fiction are forever conjoined—where narrative fragments, lurid colors, contemporary myths and fallen anti-heros mirror our forbidden desires.